Carnet de Route : "A l'éScoot du Monde"
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Dec. 2003
" à l'éScoot de la Syrie"

Intro
Vie de scoots
La famille Arab
Noël en Syrie
Palmyre
Si j'avais su...
Les chiffres

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les photos !!

 

EDITO
Avec les problèmes de santé d' Annie, la maman de Sophie, nous n'avions pas vraiment le cœur à écrire. Veuillez nous excuser de ce retard que, nous l'espérons, vous comprendrez,.
La situation d'Annie est toujours préoccupante et Sophie est à ses côtés à Paris.
Nous vous tiendrons au courant sur la suite de notre voyage dès que nous le pourrons.
En attendant nous espérons que vous prendrez plaisir à parcourir avec nous, la Syrie, l'Israël et les Territoires Palestiniens.
Bonne lecture!

1 - Intro

La Syrie a été pour nous le pays des surprises. Tout d'abord sur le plan climatique. Nous nous attendions à trouver le soleil et, sinon la chaleur, du moins des températures agréables. Pluies, vent glacial,... et même neige nous ont vite fait déchanter.
Surpris nous l'avons également été par la forte communauté chrétienne qui vit aux côtés de la population musulmane, dans une ambiance totalement sereine. En cette période de fin d'année, nous ne nous attendions pas à voir Pères Noël, décorations et crèches dans les rues de Damas.
Souk d'Alep, cités de Palmyre et de Zenobia, vieille ville de Damas, théâtre romain de Bosra,...autant de raisons de nous émerveiller dans ce pays chargé d'histoire.
Mais surtout, ce que nous retiendrons, c'est cet accueil chaleureux, cette gentillesse qui dans les petits villages comme dans les grandes villes caractérisent si bien les Syriens. Une hospitalité simple et sincère!

2 - Vie de scoots en hiver (par Jérôme)

Malgré des températures basses et un temps gris, nous avons décidé de profiter de nos scoots pour aller vers l'Est de la Syrie.
Alep, Deir es Zor, Palmyre, puis Damas, un trajet principalement dans le désert. Pourtant la réalité de cette région nous est tombée " sèchement " dessus : un désert peut être humide !

C'est ainsi qu'un soir, alors que nous avions monté la tente à l'écart de la route, nous voyons s'annoncer au loin un orage. Eclairs magnifiques, tonnerre lointain qui au fur et à mesure se fait plus assourdissant et, …. ploc ! ploc ! ploc !
C'est résignés, que nous nous enfonçons dans nos duvets, certains de retrouver le soleil le lendemain…
Au petit matin, non seulement il pleut, mais le ciel est désespérément bas, gris, et surtout la tente n'est qu'une piscine ! On a connu des réveils plus sympas !
Nous plions tout et après avoir chargé les scooters nous partons rejoindre la route. Ces 2 km nous prennent beaucoup de temps. En effet, cette terre argileuse est non seulement une patinoire mais de plus elle se colle à nos scoots et bloque les roues ! 30 minutes plus tard nous atteignons l'asphalte salvateur, aussi crottés que nos montures ! Ce mauvais temps nous le gardons jusqu'à Damas, cependant il ne nous empêche pas d'apprécier les différents sites tels le Qualat Jabar, fort encerclé par les eaux du lac Assad, Zenobia, ville fortifiée qui s'étend en pente douce jusqu'à l'Euphrate, et l'oasis de Palmyre.
Encore qu'à Palmyre, nous avons été " soufflés " par une autre réalité : dans le désert le vent peut être très violent !

Encouragés par un soleil timide nous déplions notre tente dans la vallée des tombeaux; C'est alors qu'un cousin éloigné de notre ennemi laissé en Patagonie se lève brusquement. Tente impossible à dresser, scooters par terre, … nous décidons de nous réfugier dans la palmeraie toute proche.
Le lendemain, bien que le vent n'ait point faibli, nous décidons quand même de partir. Nous avançons à une vitesse ridiculement faible et au bout de 60 km nous sommes obligés de nous abriter dans un campement de mineurs !
Malgré le froid qui nous gèle jusqu'aux os, nous sommes chaque fois réconfortés par la chaleur humaine que l'on nous témoigne dans les moments les plus difficiles . A Raqqa, où après cette nuit d'orage, Fatimah et son père nous offrent une soupe autour de leur poêle. A Palmyre, où Mohammed nous ouvre les portes de sa palmeraie pour que nous passions une nuit à l'abri. A Kunayfis encore, où la famille Horani nous héberge alors que dehors le vent nous condamne à l'immobilité.
Cette solidarité humaine nous réconforte chaque fois tant physiquement que moralement et ce sont autant de pieds de nez envoyés à cette nature capricieuse !

3- La famille Arab nous fait découvrir son pays. (par Sophie)

Nemir Arab, expert géophysicien, sa femme Raïda et leurs enfants, Laïla, Samir, Lana et Basim nous ont permis de découvrir la haute bourgeoisie syrienne. Amis des parents de Jérôme, ils se sont attachés à nous montrer l'excellent niveau d'éducation de ce pays dans les écoles privées mais aussi à l'université. Laïla est chirurgien-dentiste, Samir est médecin en cours de spécialisation en chirurgie, Lana étudiante en médecine et Basim en classe de seconde dans un collège privé que nous avons visité. Ils nous ont fait comprendre l'importance sociale de faire de très hautes études, d'ailleurs Raïda, pharmacienne, ne travaille qu'à mi-temps afin de continuer à faire réviser ses enfants, bien qu'ils poursuivent des études supérieures.
Grâce à eux nous sommes allés dîner et déjeuner dans les meilleures restaurants de la capitale. Cuisine fine, personnel parlant anglais et français et clientèle de la " Jet Set " qui n'a rien à envier à celle de Paris. Les femmes et les hommes de cette classe aisée s'habillent à l'occidental et ces dames, bien que pratiquant la religion musulmane, ne portent pas le voile.
C'est aussi grâce à Nemir que nous serons interviewés par deux journalistes du quotidien national de langue arabe Teshreen et du Syria Times en anglais. Nous avons pu ainsi mieux expliquer notre périple dans les écoles syriennes en présentant cet article rédigé en arabe.
De religion musulmane, la famille Arab nous a montré avec fierté les lieux où était célébré Noël dans la capitale.
A quelques kilomètres de Damas, en direction du Liban, se trouve le petit village de Bloudan à majorité chrétienne. Situé en altitude il est recouvert de neige tout l'hiver. Chaque vendredi toutes les familles de Damas vont y prendre le bon air et nous avons assisté à notre grand étonnement aux batailles de boules de neige entre femmes, souvent des femmes voilées avec le tchador noir mais aussi à la confection de bonhommes de neige …. sur les capots de voiture ! Laïla nous l'a fait découvrir en nous y emmenant déjeuner avec son meilleur ami, un médecin chrétien. Un souvenir magnifique de cette journée où la neige tombait sur les montagnes à quelques pas de la frontière libanaise.
Un grand merci à Nemir et à sa famille pour nous avoir donné l'occasion de découvrir cet autre aspect de la vie syrienne.

4 - Noël en Syrie (par Sophie)

Le 25 décembre, jour de Noël, est un jour férié national en Syrie. En effet, les fêtes de Noël et de Pâques, sont fériées dans ce pays afin de respecter le culte chrétien (10% de la population syrienne).
A Damas, il y a 2 quartiers chrétiens.
Celui de la vieille ville est celui des premiers chrétiens de notre ère. On y trouve notamment la Chapelle St Ananie où St Paul, alors juif, se convertit au christianisme et fut baptisé par St Ananie; C'est aussi le quartier des Arméniens; On y trouve donc toutes sortes d'églises, syriaque, arménienne orthodoxe, grecque orthodoxe, catholique, anglicane…
Le deuxième quartier se trouve dans la ville nouvelle, construit autour d'une cathédrale catholique, où les immeubles modernes abritent la population chrétienne de Damas d'un bon niveau social; Pendant la période de Noël, entre le 24 et 31 décembre, tous les balcons des appartements des chrétiens sont illuminés de guirlandes représentant des cloches, des traîneaux… On aperçoit à travers les vitres, le sapin de Noël clignoter, et dans les cours des immeubles ainsi que sur les trottoirs sont installés les crèches. Chaque foyer rivalise d'imagination pour créer la magie de Noël.
Bien sûr tous les chrétiens se mettent sur leur "31" pour assister à la messe de minuit : fourrures, paillettes, cuirs,… la mode occidentale est de mise !
Le déjeuner du 25 a souvent lieu dans les restos les plus chics de la capitale. Il est amusant de voir trôner la dinde aux marrons au milieu du " mezze " traditionnel (assortiment d'entrées et de crudités orientales) suivie de la traditionnelle bûche au chocolat sur fond de derviches tourneurs!

5 - Palmyre (par Sophie)

Cet oasis mythique se trouve en plein désert entre Deer es Zor et Damas.
Sur cette route de 500 km qui traverse un désert de pierres et de djebels, nous n'apercevons que quelques nomades. Soudain, en plein milieu apparaît ce joyau de l'antiquité, dont les pierres ocres des colonnades et des temples s'enflamment au coucher du soleil : un véritable coup de cœur pour cette cité gréco-romaine.
Le nom de la ville est aujourd'hui Tadmor, nom d'origine datant du deuxième millénaire avant JC. Pendant près de 2000 ans, cette ville se trouvait sur la piste des caravanes de la soie et était un carrefour commercial entre l'Empire Perse et l'Empire Romain.
Conquise par les Romains quelques décennies avant notre ère, ils lui donnent alors le nom de Palmyre (du latin palma=palmier). En effet, au milieu du désert syrien, cet oasis abrite une immense palmeraie qui approvisionne en dattes tous les souks du pays.
Palmyre connaît son apogée au II ème siècle après JC, lorsque l'Empereur romain Hadrien fait restaurer l'agora en y ajoutant 200 statues, puis construit le temple Bel (assimilé à Zeus), édifie la grande colonnade longue de plus de 1 km, et bâtit le grand théâtre.
La ville de Palmyre acquiert une grande autonomie et est dirigée par la famille Odeinat . En 268, à la mort de son mari, la reine Zenobia assure la régence et gouverne. Profitant de l'anarchie de l'Empire Romain, elle conquiert la Syrie, l'Egypte et une partie de l'Asie Mineure. En 271, elle se proclame Impératrice !
Bien sûr les Romains voient cette provocation d'un mauvais œil et en 273, l'Empereur Aurélien met à sac et incendie Palmyre, tout en emmenant Zenobia et son fils comme prisonniers à Rome.
Suite à cet enlèvement et à cette destruction, la ville perd peu à peu de son importance et tombe dans l'oubli.
En 634, lors de la conquête arabe, Palmyre redevient Tadmor, un petit village du désert.
Nous avons passé 3 jours sur ce site à découvrir ces vestiges, à nous promener dans le désert pour aller vers la vallée des tombes ou encore pour atteindre la citadelle arabe construite au XI ème siècle et qui domine superbement la ville. Un site unique où l'ocre des pierres prend une couleur extraordinaire sous les rayons du soleil !

6 - Si j'avais su que les Arabes me diraient "Vive la France" ! (par Sophie)

Depuis le Pakistan, la majorité des habitants du Moyen-Orient nous disent facilement qu'ils aiment la France. Mais en Syrie il est vraiment très fréquent de nous entendre dire : "Vive la France, Vive Chirac!"
Notre chauvinisme est assez fier de cette popularité mais nous sommes quand même un peu étonnés de l'entendre dans des pays arabes (ce sera également le cas en Jordanie et en Palestine).
La guerre des Etats-Unis contre l'Irak et la position française sur ce conflit, a donc ici redonné certaines lettres de noblesse au drapeau tricolore.

7 - La Syrie en chiffres

Nombre de jours : 30
Nombre de Km en scooters : 1400 Km
Taux de change : 1 euro = 55 livres syriennes (SYP)
1 heure d'Internet = 70 SYP
1 litre d'essence = 30 SYP
1 bouteille d'eau = 25 SYP